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Kerlan, A. et Loeffel, L. (dir.) (2012). Repenser l’enfance. Paris : Hermann.

dimanche 8 mars 2020

Contributions : Jean-Pierre Audureau, Fernando Bárcena, Françoise Carraud, Sébastien Charbonnier, Edwige Chirouter, Éric Dubreucq, Jean-François Dupeyron, Franck Giol. Jean-François Goubet, Renaud Hétier, Baptiste Jacomino, Denis Kambouchner, Alain Kerlan, Walter Omar Kohan, Jean-Marc Lamarre, Roger Monjo, Didier Moreau, Dominique Ottavi, Anna Pagès, Denis Poizat, Lúcia Helena Cavasin Zabotto Pulino, Michel Soëtard, Thomas Storme.

Connaissons-nous l’enfant ? Au sortir du « siècle de l’enfant », la différence de l’enfance ne cesse de nous interroger. Si l’exigence de penser l’enfance à nouveau est aujourd’hui partagée, les voies de cette entreprise, et plus précisément les problématiques au sein desquelles elle s’impose, sont diverses et mouvantes, à l’image du monde dont héritent ceux que Hannah Arendt appelait « les nouveaux-venus ». Émergent toutefois du foisonnement des pensées de l’enfance quelques paradigmes que l’ouvrage se propose de rendre visibles. Le paradigme démocratique inscrit la question de l’enfance dans la dynamique égalitaire des sociétés démocratiques, et dans l’inéluctable effacement de la différence enfant/adulte auquel les conduit leur « passion de l’égalité ». Le développement de la « philosophie pour enfants » relève-t-il de cette passion de l’égalité ? La figure de « l’enfant philosophe » participe- t-elle de cet effacement ? Assurément son émergence au cours des vingt dernières années constitue l’un des faits marquants d’une histoire commune à l’enfance et à la philosophie. Que dire alors de la figure de l’enfant artiste, de l’enfance saisie dans sa proximité avec l’artiste ? Elle participe d’une tentative de penser l’enfance autrement, d’une pensée esthétique de l’enfance alliant l’héritage schillérien des Lettres sur l’éducation esthétique de l’humanité aux tentations d’une pensée poétique de l’enfance. Que devient alors, dans cette pensée de l’enfance bousculée, cette autre figure qui ne cesse d’accompagner l’enfance, du moins depuis qu’on la pense comme éducable, la figure du pédagogue ? Voilà peut-être l’un des points de résistance aux
bouleversements postmodernes : l’impossibilité d’une connaissance de l’enfance qui n’en passe pas par l’éducation de l’enfance.
Le point de vue paradigmatique n’épuise toutefois pas la question. Par-delà les paradigmes qui tentent de la saisir, quelque chose de l’enfance ne cesse de se dérober.

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